Entre le jour et la nuit

Journée de marché dans les rues de Doom, ville touristique dans le plateau du Crimsland. Neill reprît enfin son travail de peintre après une courte convalescence depuis sa blessure lors d'une délégation. L'endroit était idéal, déjà dès le matin il faisait bon, le soleil n'était pas encore au zénith et peu de nuages n'osaient le déranger, puis la foule, digne d'un marché dans une zone touristique, ils représentaient une tonne de clients potentiels pour le jeune homme.

Comme prévu quelques clients étaient tentés par ses services. En tant que peintre de rue il avait un genre de stand improvisé composé de deux chaises face l'une à l'autre, entre lesquelles se trouvait une toile avec plein de feuilles, une boite avec son matériel et enfin quelques œuvres déjà terminées qu'il exposait contre un mur à même le sol pour que les gens puissent constater de son talent, voir même acquérir certaines toiles. Ce matin là était assez fructueux, ça s’enchaînait et Neill n'avait pas encore prit de pause, ce qu'il faisait pourtant de temps en temps pour faire un petit tour, voir même carrément s'arrêter pour écouter certains musiciens. Parmi eux il y avait Willow, une autre Deask avec qui il s'entendait bien, elle était surtout une fille intenable mais pourtant Neill trouvait sa présence rafraîchissante, après tout sa personnalité est véritablement en contraste avec lui.

La cliente actuelle serait donc la dernière pour le moment, une ravissante jeune fille qui désirait un portrait à la peinture, ce qui prenait un certain temps. « Elle est mignonne n'est-ce pas? » Comme à son habitude l'ombre commentait tout, ce qui n'empêchait pas le Deask de rester calme et impassible. Oui elle est belle, mais je m'en fiche. « Tu sais, il est naturel pour un jeune garçon de s'intéresser aux femmes. Tu devrais te montrer plus offensif. Érèbe doit être triste de te voir si seul, heureusement que je suis là au moins ahah. » Ses ricanements provoquaient Neill au plus profond de son être, mais il préféra la laisser parler dans le vide. Érèbe triste, la meilleure des blagues. Comme si la personnification du chaos et des ténèbres s'intéressait à l'amour, la destruction et la haine lui correspondait mieux. La toile quant à elle commençait à bien prendre forme, il ne restait plus que les détails, quelques bonnes minutes et il serait tranquille. Je verrais pour me trouver une femme si tu me garde mes affaires pendant ma pause qui arrive.

▬ C'est bientôt terminé demoiselle, tu auras bientôt un portrait digne d'une reine.

Ce genre de phrase n'était absolument pas le genre du garçon et pourtant, pour mettre le client à l'aise, c'était nécessaire.

(c) MEI pour APPLE SPRING