Même si j'aimais pas vraiment la flotte fallait dire que le son que faisait la rivière était franchement reposante, ce qui facilitait le fait que je m'endorme. Si j'avais un problème ? Non, j'aimais juste me reposer. Me reposer tout le temps. Certes. Je ne vois pas le problèmes d'ailleurs. Généralement on venait tout le temps me déranger quand je voulais dormir alors, j'avais décidé de venir ici, aux rives du Lethé, c'était marrant, elle portait le même nom que le fleuve des enfers avait. Si je voyais ça comme un moyen pour me connecter avec mon père ? Non. Juste un moyen de pioncer une bonne fois pour toute. Sauf qu'à ce moment même un bruit se mit à se faire entendre. Et pas des moindres. Ouvrant légèrement les yeux, je regardais du coin de l'oeil la chose qui commençait à parler. Décidément, je vais jamais pouvoir dormir. Me relevant légèrement, je me mis à bailler, qu'est que c'était que cette dragqueen ? Une blague j'espère ? Que faisait-il là ? Aucunes idées et sérieusement, j'en avais rien à secouer. Il me dérangeait, c'était déjà de trop.

NOISIΛ •• « Triton ? Ça fait de nous des cousins ! Fais-je en affichant un sourire presque sincère. Triton était le fils de Poséidon, et Poséidon était le magnifique frère d'Hadès, a.k.a mon père que j'ai jamais vu. Haussant légèrement un sourcil, en regardant de manière assistante le soit-disant Triton je me mis à rire. Si vous vous ressemblez tous là-haut, je pense que je vais cacher mes origines, sans vouloir t’offenser, bien sûr. »

Fallait dire que de la manière dont il parlait et aussi le fait qu'il ne se prenne pas pour de la merde, à toujours bomber le torse et remettre ses cheveux en place. Cela me faisait doucement rire, étaient-ils tous comme ça ? Etais-je le descendant d'un dieu imbu de lui-même, qui frôlait le ridicule ? Poséidon était-il fier de son fils ? Agir ainsi donnait une mauvaise image des descendants des dieux. Dans ces moments comme ça, je voulais simplement voir à quoi ressemblait mon père, histoire de me rassurer ou alors, de me tuer. A ce moment même, une autre personne entra dans la partie, se positionnant face au fameux fils de Poséidon. Pensant que cela allait être aussi facile, ce dernier lui lance son poing en pleine poire. Pensait-il vraiment que cela passerait ? My bad. Le coup de pied dans les castagnettes se trouvait être parfait. Applaudissant tout en explosant de rire, je ne pensais pas qu'en fait cela soit si facile. Mais le jeune homme perd vite son courage et part en direction d'un rocher, se faisant aspirer. Wait what. Haussant un sourcil, je n'ais pas vraiment compris ce qui venait de se passer. Mais, je n'avais pas le temps de me poser des questions. Si j'allais moi aussi me battre ? Bien sûr que non. Je n'ais jamais utilisé mon pouvoir et je ne compte pas l'utiliser maintenant. Pas pour lui, certainement pas pour lui d'ailleurs. Reprenant ma place d'origine, je sorti de ma poche 10 drachmes, je me baladais souvent avec les pièces de ma nation d'origine, souvenirs souvenirs ! Lui balançant les drachmes, je fis de manière presque ennuyé.

NOISIΛ •• « T'as tes sous, tu peux partir maintenant. »

Bah quoi, il voulait de l'argent, non ?

C’est… Non. Ce n’est pas possible. Ce mec. Ou plutôt, cette chose. Ce truc. Qu’importe. Il se prend pour qui ? Sans déconner. Le seul ayant le droit de se pavaner de la sorte… C’est moi. Le seul ayant le droit de paraitre ridicule en se complimentant lui-même. C’est moi. Pourquoi ? Eh bien c’est simple. Je suis l’unique représentant de la beauté même – et de la stupidité – de cette île. Que dis-je. Du monde entier ! Alors forcément, quand je vois un espèce de poisson essayer de reproduire un sourire colgate, je ne peux que me sentir outré. Je suis le seul à pouvoir faire un tel sourire. Et soyons d’accord, il n’y a que sur moi qu’il va bien – magnifiquement, même. Alors voilà. Je ne vais pas le laisser s’en tirer comme ça. Pour tout vous avouer, je ne sais pas du tout comment j’ai atterri ici !

Mais je n’ai pas le temps d’aller à sa rencontre le premier que déjà, je vois un drôle de zigoto qui lui passe devant. Qui fuit. Qui revient et qui le frappe là où ça fait – très – mal. Ok, pour le coup, je le plains. Il se tortille au bord de l’eau, l’espèce de poiscaille. Avouons-le, c’est vraiment fun à voir. Même si j’ai mal pour lui. Je n’aurais vraiment, mais alors vraiment, pas aimé être à sa place. Mais ce genre de chose ne peut pas m’arriver, je suis bien trop beau pour qu’on me frappe ! … Enfin, je dis ça, mais Elyrian m’a bien frappé, elle. Sauf qu’elle est spéciale cette nana. Et c’est peu de le dire. Quoiqu’il en soit ! Je ne vais pas longtemps supporter cette mascarade. Et ce mec – chose confirmée par le coup dans les burnes – qui essaie de reprendre contenance, haha.

Je ris, oui. Même quand un autre zigoto lui cause, à ce poiscaille, m’apprenant par la même occasion qu’il s’agit de… De triton. Oui, non, il l’a dit tout à l’heure, mais j’étais trop occupé à fulminer puis à rire pour comprendre ce qu’il venait de dire. Donc. Ok. J’ai un Dieu pas loin. Et je veux lui montrer qui est le boss. Ah bah c’est malin ça. Pas que ça change de mes habitudes… Quoiqu’on ne croise pas un dieu à tous les coins de rues. Raison de plus de… Oh mon dieu, il faut trop que j’aille lui parler. S’affronter – verbalement, je ne suis pas partisan de la violence – et voir qui est celui avec le plus de charme ! Alors voilà, pendant que le garçon lui balance des pièces, moi je m’approche, petit à petit – oui, je suis encore un peu loin, je peux quand même entendre.

« Hep hep hep ! Avant de partir ! J’ai deux trois petites choses à te dire, Triton ! »

Voilà, plus qu’une dizaine de mètre à parcourir, et je peux me tenir fièrement devant ce gros bonhomme. Les poings sur les hanches, le sourire plus large que lui – faut pas déconner, mon sourire colgate est mille fois mieux que le sien ! – et je le défis du regard. Je le jauge. Il en fait de même. Je suis certain qu’il a compris où j’allais en venir. Nos sourcils se froncent dans le même temps et… Nous dévoilons nos biceps, pliant le bras pour bien les faire voir. Oui, nous avons l’air stupide, mais nous sommes les seuls à pouvoir comprendre où nous voulons en venir avec tout ceci. Une légère moue ennuyée s’accroche à mes lèvres mais je ne me sens pas d’abandonner maintenant. Il en va de mon honneur de narcissique ! Alors voilà, je repose mes poings sur mes hanches, et mes prunelles se vrillent aux siennes.

« Alors écoute-moi bien, poiscaille de mes deux ! Mon sourire est bien plus ravageur que le tiens, t’as compris ?! »

Enfoiré d'première. Petit con qui pète plus haut que son cul. J'irais lui faire bouffer son chuchotement à ce petit connard. Pourquoi fallait-il qu'il se pointe cette tâche. Si seulement il pouvait allez se faire empaler par l'autre tantouze qui était-là à clamer son prénom, Triton par-ci, Triton par-là, le plus fort, le plus beau, blabla, j'en avais rien à foutre. A la base. J'voulais pioncer putain. Puis en plus de rajouter du beau bordel y'en avait un autre qui était arrivé, clamant qu'il avait un sourire plus ravageur que ce dernier. Tuez-moi. S'il-vous-plait. Soupirant légèrement, je me mis à me décaler légèrement de l'individu que je voulais gentiment faire frire. Tout en soupirant de manière désagréable je lui fis signe de tête.

NOISIΛ •• « T'as qu'à y aller toi. T'aimes bien te mettre en avant, va donc te tuer. Fais-je de manière arrogante, j'l'aimais pas, et je pensais ce que je disais. Peut-être qu'on se souviendra de toi comme une victime qui a voulu donner sa vie pour sauver l'autre, "Dei", à la place du connard qui fait chier son monde. »

Finis-je par dire dans un élan de franchise, tout en dirigeant mon regard vers lui pour lui offrir mon plus beau sourire. M'énervais-je ? Oui. Exactement. C'était d'ailleurs un mauvais signe. Déjà qu'il y avait l'autre tantouze qui faisait sa parade sur la flotte comme un signe en chaleur, et voilà que l'autre qui adorait me chercher des poux se pointait lui aussi. Que fallait-il de plus pour me mettre hors de moi ? Puis d'un coup, la chaleur fait place à une froideur immense. Ok, c'était définitivement la cerise sur le putain de gâteau et oh mon dieu que je n'aimais pas ces conneries. Cette gamine ne servait à rien c'était définitif pas foutu de faire son boulot, préférant faire joue-joue avec le temps-temps. Faisant instinctivement marcher mon pouvoir sur moi, je fais remonter ma température. Après tout, je l'utilisais pour ça et pas pour autre chose. Ouais. Même si la tentation de leurs brûler le cul me plaisait bien, je devais tout de même me retenir. Me relevant, je marche en direction des copies, qui apparemment étaient en train de se prendre la tête. Une voulait se battre, l'autre était une tapette, du moins d'après ce que l'un avait dit.

NOISIΛ •• « Bagarreur, Tapette, Miss-Univers et Connard, sortez-vous les doigts du cul on va vite fait le dégager.  »

Finis-je par m'exclamer, tout en leurs faisant un signe de tête. Plus vite c'était fini, plus vite je retournais me coucher. Show must go on, non ?

Triton n’a pas l’air du tout impressionné par ma pourtant sublime personne. Quoi, mon héritage ne fonctionne pas sur lui ? Parce que c’est un dieu ? Parce que c’est un poisson ? Il a de la merde dans les yeux, ce n’est pas possible. J’ai l’impression d’être totalement ignoré là. Genre, il n’en a rien à foutre de ma gueule. Et je n’apprécie pas du tout ça. Puis, il y a les autres zigotos pas loin, qui nous regardent. Mais ils ont juste l’air de se foutre de nos gueules. Je finis par croiser les bras sur mon torse, réveillant mon minuscule cerveau afin de trouver une solution à cet énorme problème. Je hais être snobé de la sorte. Je hais qu’on me vole la vedette. Et là, personne ne ME regarde. C’est perturbant. Beaucoup trop. S’il faut que je défonce la gueule de la poiscaille, je le ferais.

… Non mais je n’étais pas sérieux ! Quoique sur le moment, j’étais carrément sérieux, en plus d’être furax. C’est ça d’être narcissique. Ça n’apporte certainement pas que du bon. En fait, je crois que ça n’apporte rien de bon. Tant pis. On peut m’expliquer pourquoi ils se ramènent tous ? Ils le cherchent ou quoi ? Ah ouais, ils veulent vraiment se battre. Eh les mecs, faut vous rappeler que c’est un putain de Dieu qu’on a en face ? Ce n’est pas un adversaire ça ! On n’est pas à la hauteur ! A moins que. A moins que ce soit à ça que serve nos héritages ? Bah quoi, pour moi, c’était juste un cadeau de ma gentille maman. Et j’en abuse carrément de ce pouvoir. Mais grâce à ça, je suis beaucoup plus calme que d’habitude. Au fait, il ne fait pas un peu froid ?

Il n’y a que l’abruti du groupe pour s’en rendre compte cent ans après. Ils n’ont pas froid eux ? Je me frictionne les bras en claquetant des dents. Merde. Je n’aime pas du tout le froid. En plus, on ne peut pas dire que je sois franchement habillé. J’ai juste une chemise sur le dos, et un pantalon qui m’arrive aux mollets. Pas de chaussures. Ok, je suis dans la merde. Je vais attraper un putain de rhume. Et tout ça, c’est la faute à. A. A…. A Eve, non ? Oui bah tout d’abord, c’est la faute à ce Triton ! Il n’avait qu’à ne pas se pavaner comme ça ! Ça m’est réservé, enfoiré. Alors oui, je retrousse mes manches, et j’avance de quelques pas pour former une ligne entre les jumeaux, le connard qui m’a traité de miss-univers, et… Il se ramène l’autre ? Enfin, qu’importe.

« Je suis d’la partie ! Même si j’suis pas fan de la violence… Lui, il m’a cherché. »

Mais le mec là, enfin le Dieu, il a pas du tout l’air impressionné. Je dirais même qu’il se moque de nous. Autant qu’il se les caille, haha !

Je pense que vient le moment où je suis obligé d'utiliser ce pouvoir à la con. Si je voulais que cela se termine au plus vite, c'était le cas. Je pourrais au moins voir ce que mes petites boules de feu donnent. Quoi ? Vous pensiez réellement que j'allais me donner à fond ? Non. Trop fatigué pour. Puis pour tout vous dire, je n'allais pas vraiment faire de mon possible pour le dégager. Après ne voulais-il pas défoncer la gueule au Dei ? Ça m'enchanterais, pour tout vous dire de le laisser passer mais, encore une fois l'autre à l'oeil sur tout, donc laisser la tantouze passer, c'est carrément révéler le fait que je sois un Deasks. Encore si j'aurais été certain que ce con de Triton réussisse à battre le Dei, j'aurais rien fait mais, là je doutais vraiment de la véracité et de la force de ce dernier.

Luze •• « Je suis d’la partie ! Même si j’suis pas fan de la violence… Lui, il m’a cherché. »

J'affiche un léger sourire sur mon visage, au moins même Miss-Univers avait le courage de donner un coup de main. Puis franchement, il était bien foutu faut l'avouer. Avec sa chevelure, son corps svelte... Oh attend attend attend. Qu'est-ce que je suis en train de raconter moi ? Détournant mon regard de Miss-Univers, et là, j'ai loupé la moitié du show. Il est où ce con ? Pourquoi le jumeau de l'autre est à terre ? Je regarde autours de moi une nouvelle fois. Quoi il est parti ? Non, bien sûr que non. Cet enfoiré avait prit de l'avance, et il venait directement vers moi. Dans un réflexe j'ouvris ma paume de main vers le demi-dieu. Mon bras entier ce mit à faire apparaître de la cendre et du feu. Qu'est-ce que c'est que cette connerie ? Pas le temps de réfléchir qu'une boule de feu s'échappe de mon bras. PUTAIN LA DOULEUR J'VOUS DIS PAS. C'est pas censé me faire mal, c'est mon pouvoir merde. Faisant grincer mes dents, je n'affiche pas pour autant le mal-aise qui prend place en moi. Pas question d'avoir l'air faible. La boule de feu vint s'écraser directement sur le torse de la tantouze. Puis un cri, venant de sa part. Apparament il a eu aussi mal que moi, voir même plus. Ou peut-être il pleure parce qu'il n'a plus ces trois poils sur le torse. Merde. Ça va puer le poulet.