Un épais nuage de fumée se forma autour de ce maigrichon qui vint prévenir Bigby de l'attaque des Dieux. Ce fut sa réponse, lente, provocatrice et surtout désintéressée. Il prit le temps de finir le fond de son verre, faisant glisser le liquide le long de sa gorge entre deux étouffements. Voilà ce qu'il arrivait quand on le pressait dans ses moments de détente. A croire qu'il était toujours dans ses moments de détentes en réalité. S'essuyant le coin des lèvres, il fissura son verre lorsqu'il le reposa sur la table, attrapant sa veste d'un geste las. « Faisons ça vite alors. » Il se moquait bien de qui était en tort, Dei ou les Dieux, qu'importe, les conséquences allaient atteindre des innocents et ça suffisait pour faire sortir la carcasse du vieux chien de ce puits d'alcool.

Sa chasse l'amena jusqu'aux aurores des forêts d'Aloual, pensant même un instant qu'il s'était trompé. Qu'est-ce qu'un Dieu irait chercher dans le fin fond d'une forêt. De ce qu'il connaissait, ce n'était pas là que Dei se cachait. Mais Bigby redonna raison à son flaire quand il enfonça ses pieds dans un étrange chemin de végétation bien plus dense que ce qui l'entourait. Il se doutait bien qu'il n'y avait qu'une entité divine pour faire apparaître ce genre de chose. Comme un baobab au milieu de cette forêt dense. Devant ce mastodonte, Bigby rabaissa ses épaules en levant son menton, un air désabusé qui se plaquait sur son visage : il n'y avait qu'eux pour se permettre ce genre de chose.

Et devant l'arbre, réalisant enfin les capacités du Dieu qui se trouvait autour de lui, le zodiaque se demanda comment il allait en venir à bout. Arrachant le cadavre de sa cigarette de ses lèvres, il vint écraser le mégot encore chaud sur l'écorce, faisant noircir celle-ci d'un ridicule cercle. Un sourire s'alluma lorsqu'il pensa au feu. Avant de s'éteindre brusquement lorsqu'il réalisa qu'il faisait jour. « Meeeerde. Merde. Merde. Et merde ! » Abattant son poing sur l'arbre, effrayant les quelques oiseaux qui avaient déjà prévu de déménager sur ce nouveau végétal, Bigby se sentit juste con. Il était parti tête baissée, prêt à affronter ou du moins à retenir ce Dieu à lui tout seul dans cette forêt sans se soucier qu'il ne pouvait pas se transformer en plein jour.

Lui qui était arrivé jusqu'ici à pas de loup, d'un élan de confiance et d'héroïsme, se retrouvait démuni et surtout con. Mais si vous saviez, tellement con. Maintenant à l’affût de tout bruit, en dehors de ses grognements, Bigby sursautait au moindre craquement de brindille. Parce qu'il savait que c'était lui qui finirait en brindille s'il ne pouvait pas utiliser son héritage, sa force ne ferait pas tout. Tournant ses talons après s'être assez lamenté, il s'empressa de se rallumer une cigarette, s'acharnant sur son briquet pour en faire jaillir une flamme, aussi maigre soit elle. Fonçant tête baissée, il ne fit pas attention à l'étau qui se refermait doucement autour de ses pieds. C'est dans une chute déplorable que Bigby lâcha son briquet qui ricocha plus loin, ce qui l’inquiéta d'abord alors qu'il venait enfin d'obtenir sa flamme. Sur les genoux, il alla ramasser son briquet aux pieds d'une nouvelle venue, une jeune femme au vu des chaussures. Il pensa d'abord à se remettre sur pied, relevant son genou avant de retomber à nouveau sol, prêtant enfin attention à ses chevilles liées dans une masse de racine montante. La panique n'arrivant que bien après, Bigby rehaussa son regard vers la jeune femme devant qu'il se trouvait à genoux. « Il est derrière c'est ça ? »
Il. Le Dieu.

efrgth:

La garde, un ennui mortel. L'horreur. Tu détestais ça, Fauve, de monter la garde. Parce que bon, toi tu pensais que tu arrêterai les voleurs, les psychopathes, les violeurs et toute cette racaille de bas étage sur ton destrier ! Et bah non, tu montais la garde. Et toute seule en plus, parce que ton collègue était parti pisser depuis plus d'une demi-heure. Il devait faire caca et était constipé, voilà tout. Bon, l'avantage, c'est que ton destrier blanc, tu l'avais. Un beau cheval à la robe blanche dénommé Chaussettes. Le truc c'est que tu ne savais pas quel nom lui donner et à ce moment là tu portais des Chaussettes. Voilà. L'autre avantage était que étais autorisée à porter une épée. Et ouais, les épées ça gère la fougère quand même. Et puis elle était solide ton épée! Et grande ! Elle tu l'avais appelée Dame de Cristalline. Parce que les épées méritent des noms.

Tu étais donc perdue dans ta réflexion sur pourquoi les spaghettis s'appelaient spaghettis et non pas patate douce quand une femme hurla.

«  Un homme, monstrueux, au mont ! Il attaque des jeunes gens ! »

N'écoutant que ton courage, tu monte sur Chaussette et te précipite au Mont pour aider tes compatriotes.

« Ne vous en faites pas belle dame, je m'en vais les sauver d'une triste destinée ! »

Tu partis si précipitamment que tu ne l'entendis pas te dire que le mont, c'était de l'autre côté. Tu ne suivais que ton (pitoyable) sens de l'orientation et c'est ainsi que tu te retrouvais...dans la forêt. Bon. Dis comme ça c'est pas génial, mais tu étais persuadée (dans ta stupidité) que le Mont était derrière cette forêt. Malheureusement, ton cheval refusa d'aller plus loin et te mit à terre avant de faire demi tour. Quel peureux ce Chaussette ! Mais par ta foi, tu te rends à pied dans ces bois quand quelque chose tombe à tes pieds. BOOOOOOMBE!, pensais-tu aussitôt. Un homme vint ramper à tes pieds. Dans ton délire, tu t'imaginais qu'il voulait se faire pardonner pour avoir mis cette bombe dans cette forêt. Car vu sa tête, il était évident qu'il était l'homme que tu recherchais.

« C'est cela, incline toi à mes pieds pauvre misérable ! Tu n'auras cependant pas droit à un favori...favo...favorisement de ma part pauvre scélérat ! »

Et puis à ses mots, tu lèves la tête. Tiens, c'est qui ce type flippant au gros ventre. Et puis ça te revient. Un grand sourire s'étend sur tes lèvres.

« Pépé Robert ! Bah dis-donc, t'as pas changé ! C'est toi qui a arrêté ce gueux qui voulait faire exploser la forêt ? Mais pépé... t'as pris du ventre dis moi ! Et tu fais quoi ici, elle est où Mamie ? Et t'es vachement poilu dis moi... et t'as changé tes prothèses ? Celles-là elles sont moches hein ! »

Un éclair de génie te traverse.

« Mais vous n'êtes pas mon pépé ! Vous lui avez volé son identité, c'est cela hein ?! Rendez moi pépé ! »

Tu sors ton épée. Il devait te rendre ton pépé, par la barbe de ta mémé !

N'empêche, t'es vraiment débile Fauve.

Hailey avait eu vent de cette menace nouvelle en route pour leur île, pour leur Dei. Sans se faire prier, la voilà incroyablement décidée et gonflée de courage, prête à tout. Briller pour Dei, c’est tout ce qui semble importer. Bon la vérité c’est que la veille, elle avait pris un verre de trop, le verre de trop, et qu’à son réveil tardif aujourd’hui, sa tête la faisait souffrir. Alors, l’esprit embrumé, elle s’était éloignée du bruit constant de la vie urbaine, pour prendre le temps d’y voir plus clair. Ses pas la menèrent à l’orée des forêts d’Aloual, comme souvent. La solitude qu’on pouvait y retrouver était apaisante.

La jeune femme s’étala de tout son long sur l’herbe fraîche et prit le temps de fermer les yeux en inspirant profondément, laissant son esprit libre de vagabonder. Cela ne dura pas. Il y eut comme un bruit (hrp. J'ai imaginé qu'un baobab qui pop comme ça, ça passe pas tant inaperçu.). Un truc un peu sourd, presque inquiétant, et carrément pas identifiable. Hailey se redressa vivement, aux aguets. Visiblement ça venait de plus loin dans la forêt. Sa curiosité piquée à vif, elle décida de s’y engouffrer sans de plus amples hésitations.

A n’en pas douter, cette forêt a de la présence. La végétation y est dense, le murmure des feuilles et le craquement feutré du bois lui donne de la voix. Hailey observe les environs, attentive, mais chaque arbre lui semble étrangement similaire au précédent. Elle soupire en fronçant les sourcils, le doute ébranlant son instinct, si instinct il y a vraiment.
Somme toute, elle remarque que le décors a changé. Il y a quelque chose de différent ici, l’atmosphère n’est plus la même, ça picote le bout des doigts. Ou c’est peut être son excès de zèle. Quoiqu’il en soit, il lui semble distinguer quelque chose, un peu plus loin. Du mouvement. Ne sachant pas bien à quoi elle aurait à faire, elle décide d’avancer prudemment à pas de velour, se faufilant lentement entre les arbres et leurs racines, mais restant à couvert.

Il y a des voix. Toujours à l’abri, à travers les branchages, c’est d’abord l’immense tronc qui retient son attention. Il est clairement hors de propos, il colle pas au reste du paysage, et malgré tout il est empreint d’une forme certaine de splendeur, assez fascinante. Ça impressionne. Et ça inquiète aussi. Qui est responsable de ça au juste ?.. Les yeux grands ouverts, la moue abasourdie, le temps semble interrompu. Brusquement, Hailey est rappelée à la réalité lorsqu’une lame est tirée de son fourreau, pas très loin de ce baobab. Elle a pas très bien compris ce qui avait pu se dire ni qui étaient ces personnes, elle ne les distingue d’ailleurs pas très bien depuis sa cachette. Néanmoins elle pensa qu’ils étaient tous la pour une raison similaire, sinon ce serait vraiment une foutue coïncidence, vu la taille impressionnante de la forêt. Elle jette un dernier coup d’oeil aux alentours, alerte, puis décide de se joindre à la fête. Elle essaye de se frayer un chemin à travers l’abondante nature, tant bien que mal. Plus mal que bien cela dit. Une racine pas très accommodante décide de la faire choir, juste derrière les deux autres joyeux lurons.

« Aïe.. » ne peut-elle s’empêcher de geindre après sa chute.

Elle se relève prestement, s’époussetant grossièrement. Elle détaille les deux personnes devant elle. Il y a une jeune fille, blonde, plutôt jolie, qui tient une imposante épée en direction d’un homme plus bourru, relativement costaud et au visage sévère et anguleux. La scène a quelque chose de.. Paradoxal, là, à première vue. Elle cherche quelque chose à dire d’intelligent, histoire de désamorcer la situation.

« Alors euh.. on est tous là pour le même dieu en colère du coin c’est ça ? »

Elle se force à sourire maladroitement, levant les sourcils, perplexe.

HRP:

En ce moment même, Bigby avait un souci. Un gros souci. Ce putain de Dieu qui venait de l’attraper par il-ne-savait-quel-moyen ou pouvoir –il n’avait jamais été très fort en Dieu, hein-.  Et ces maudits rayons du soleil qui traversaient le feuillage de la forêt l’empêchait de prendre sa forme de loup pour se défendre. Mais il ne fallait pas lui mettre plusieurs problèmes sur le dos. Parce que c’est un fainéant. Et parce qu’il finirait par désespérer et ne chercher rien d’autre qu’aller boire. Même si là en l’occurrence, il n’était pas du tout en situation de trouver un bar. Or, ce second gros problème arriva.

« C'est toi qui a arrêté ce gueux qui voulait faire exploser la forêt ? »
Hein ? Déjà il acceptait toutes les insultes sauf gueux. Rustre, il préférait, au pire. Mais surtout, c’était quoi cette histoire de retardé qui veut exploser la forêt ?! Non. Justement, lui c’est le gueux qui veut tout détru- Non, ce n’est pas ton pépé qui a pris du bid- Oui ! C’est ce qu’il essaye de te de faire comprendre depuis tout à l’heure ! Il désespère. Il se dit alors qu’un verre lui ferait passer le mal de tête qu’elle vient de lui donner. Et dès lors que l’éclaire de génie traverse cette idiote, Bigby ne peut s’empêcher de venir écraser sa main contre son visage. Facepalm. Elle comprend enfin que quelque chose cloche avec cet individu qui se tient alors derrière lui. Il ne sait pas encore à quoi il ressemble, il est piégé, au sol par ses racines vivantes et mutilantes. Bien qu’il était déjà une idée : un espèce de monstre humanoïde aux membres surdimensionnés, longs et biscornus mais surtout à l’image de la végétation qu’il semble contrôler. Une sorte de Ent à la Seigneur des Anneaux quoi.

C’est alors qu’une voix plus délicate s’incrusta à la scène, redonnant un semblant d’histoire à Bigby. Mais celui-ci s’écroula immédiatement lorsqu’il aperçut une frêle jeune femme sortir de la flore foisonnante. Non décidément, il ne voyait pas ce qui allait arranger la situation. Sauf si cette dernière avait eu don d’un puissant héritage. Ce qui l’étonnerait au vu de la carrure qu’elle abordait. Mais au moins, elle fit preuve d’une bien meilleure logique que son acolyte. «  Oui, on est bien là pour ce- » Si seulement on lui laissait le temps de finir ses phrases.  Pan en avait décidé autrement et avait arrêté leur brillante rencontre en agissant enfin. Pour le plus grand malheur du loup.

Quittant soudainement le sol, à en avoir le soufflé coupé, Bigby fut déraciné par la force des lianes qui emprisonnaient jusque lors ses pieds. Les jambes en l’air, la tête renversée en bas et les bras ballants dans le vide, il en fut tout retourné le temps de quelques secondes. Quelques secondes pendant lesquelles le Dieu se permit de finir sa phrase à sa place. « Ce Dieu qui as mangé ton pépé. Mais à croire que sur Olympe ils n’envoient que des incapables puisque j’ai réussi à l’attraper avant qu’il ne brûle cette forêt radieuse. » A l’envers, Hunt découvrait enfin le visage du Dieu, bien différent de sa description. Les yeux écarquillés comme des billes de chat en pleine lune, il ne revenait pas de ce qu’il venait d’entendre. Et en plus il rentrait dans son jeu. Non mais c’était quoi ce bordel, bordel de merde. S’agitant soudainement, comme un vers au bout d’une ligne, ridiculement, il chercha le regard de l’une des deux jeune femmes. Par pitié, qu’il y en ait au moins une pour ne pas le croire. Mais son manteau ne cessait de lui gâcher la vue, s’entremêlant dedans. C’est après cette débattu pendant quelques secondes qu’il fit tombé sa veste à même le sol, sa cravate allant pourtant toujours lui cacher une partie de son visage. Il alla instinctivement se tourner vers la jeune femme aux cheveux roux pour la convaincre. (Hailey, je suppose ?) « Est-ce que j’ai vraiment l’air d’un psychopathe cherchant à brûler une forêt ? Ou bien de vouloir m’en prendre au Dei ! C’est ridicule. C’est l’un des dieux envoyés ! »

Bigby et l’art de la persuasion. Dans cette position, il pouvait se faire passer pour tout et n’importe quoi. A croire qu’il voulait prendre un malin plaisir à voir des Demi-Dieu s’affronter entre eux.

rfgthyj:

Elle n’avait pas remarqué la silhouette qui se détache, en fond, derrière eux. Elle pensait qu’il avait l’apparence d’un homme. Un homme imposant, hors-normes. Mais lorsqu’il se dévoile entièrement et leur adresse sa tirade, elle écarquille les yeux de plus bel devant son apparence tout droit sorti d’un récit homérique. C’est quoi ça ?

"Putain, c’est chaud" pense-t-elle.

Certes voilà presque un an qu’elle se balade ici, sur cette île. Certes aussi, ses habitants sont plutôt spéciaux.. tout comme leur mode de vie ou leur moyen de transport. Mais ce dieu n’avait rien à voir avec cette nouvelle normalité. Il venait la leur enlever. Bon ressaisis toi Hailey, arrête de penser, il faut agir.
L’homme à terre est brusquement soulevé au dessus du sol, la tête en bas, par ces mêmes lianes qui l’ont fait choir. Il a beau se débattre rien n’y fait, les liens végétaux autour de ses chevilles serrent fort. Hailey se demande comment elle pourrait bien les aider à cet instant même. Elle n’est pas vraiment taillée pour les épreuves de force, bien que son travail aux urgences l’ait rendue endurante et un minimum agile. Elle ne dispose même pas d’une arme quelconque pour se défendre ou attaquer un simple branchage. Brisant le fil de ses pensées, l’autre jeune femme, épée au poing, s’élance en direction de leur ennemi révélé, avec un air pour le moins déterminé. Et pourtant, sa course est interrompue par l’apparition fortuite d’un éclair, la repoussant avec violence en arrière. Et il n’est pas le seul, d’autres surgissent, tout autour ! Tout va très vite. Après ces éclats meurtriers qui ne durent que l’espace de quelques secondes, vient le feu. Un feu assassin qui se fait geôlier. Pendant quelques secondes, Hailey n’a plus bougé, oubliant son propre corps. Et puis le temps d’une inspiration, l’adrénaline se déverse partout en elle, la ramenant à la périlleuse réalité, parce que merde c’était VRAIMENT le moment de se remuer là.

Elle remarque que ce Dieu, encore à quelque mètres d’eux semble pas mal indisposé par le feu lui aussi. Lorsque, tentant de rendre sa mobilité à l’homme toujours la tête suspendue au dessus du sol, la jolie blonde lui demande son aide, Hailey n’hésite qu’un instant sur la marche à suivre. La puissance de ses bras serait certainement mieux employée à soigner une brûlure plutôt qu’à s'entêter contre la force d’un Dieu. Elle rejoint d’un pas lent la jeune femme, se concentrant du mieux qu’elle le pouvait sur sa prochaine tâche, la chaleur et la fumée devenant difficile à ignorer. Sourcils froncés, déconfits, elle pose doucement et avec le plus de précautions possibles, sa main nue sur la chair maintenant rose, à vif, suintante, de l’épaule du chevalier. Le contact de sa paume sèche ne doit pas être des plus agréables. Et puis elle fait ce qu’elle sait faire, du mieux qu’elle le peut, sans chichis. Elle n’en est pas à sa première brûlure. Sous ses doigts les lésions causées par les flammes se stoppent et s’inversent, redonnant force et vigueur à leur hôte. Elle enlève le mal. Elle est incapable de dire le temps que cela lui a pris, mais la brûlure a disparu à présent, tant en surface qu’en profondeur. La fumée la fait tousser. Elle garde la manche de son sweatshirt devant son visage, pour se protéger de la chaleur et de l’épaisse fumée noire. Subitement, peut être parce que l’étreinte s’est desserrée d’elle même, ou que la liane a fini par céder aux coups de l’épée du chevalier, leur compagnon d’infortune chute enfin, pas de la manière la plus doucereuse qui soit.

« Ca va, rien de cassé ? » demande-t-elle en lui proposant un bras pour se relever.

Hailey cherche alors des yeux leur ennemi, le responsable de tout ce bordel en somme. Et il semble s’éloigner, fuir l’incendie qui risque de vraiment tout décimer aux alentours. Peut-être eux aussi devraient ils penser à foutre le camp de cet enfer brûlant.

HRP:

Les choses se remettent petit à petit dans l'ordre. J'entend par-là que dans les yeux de nos trois compères, le coupable, la cible à éliminer ou à fuir est bien ce foutu gras du bide de Dieu. Ce n'est pas pour autant que les choses deviennent rationnelles, oh que non. Remettre les choses dans l'ordre ne voulait pas dire que les choses allaient pour le mieux. Parce qu'ils étaient dans cette merde que je n'ai pas besoin de reprécisé. Tout avait vraiment... prit une autre envergure. Leur petit train-train quotidien de demi-dieu fut mis en cendre -c'était le cas de le dire- en un rien de temps.

Et pendant que Hunt atterrissait lourdement au sol, il se demandait dans son pseudo coma si c'était le début de quelque chose d'encore plus grand avec l'arrivé de ces Dieux. Si c'était le début de l'apocalypse, le début de la fin. Il grogna, l'air crispé sur son visage qui semblait endormie et paisible au fond. Parce qu'il rêvait du moment où il pourrait retourner à son petit confort. Oui c'était un fainéant au fond Bigby. C'était le bon vieux cabot qui adorait se coucher aux pieds de son maître et daigner lever la tête quelques fois pour recevoir une caresse. Bon sang, ce qu'il ne donnerait pas pour une bonne récompense, comme une bière bien fraîche. Et à l'inverse, ce fut une vague de chaleur qui vint réveiller l'homme dans un sursaut. « Fait chier. » cracha-t-il en regardant brièvement autour de lui les flammes former leur tombeau petit à petit. Adorable Eve qui venait de les sacrifier pour sauver son foutu Dieu, se mit-il à penser de façon ironique pendant qu'il reprenait ses esprits. Il arrachait sa carcasse du sol qui menaçait de s'écrouler à nouveau, faisant tanguer son regard jusqu'aux jeunes femmes.

Tout le monde avait enfin prit la situation au sérieux, tout le monde se rendaient enfin compte de ce qu'il se passait vraiment. Particulièrement pour la demoiselle aux cheveux blonds qu'il fixa le temps d'un instant. Puis il accorda plusieurs hochement de tête à l'autre demoiselle, la remerciant pour son inquiétude d'un sourire crispé qui témoignait de sa douleur. Fallait pas trop le brusquer, ce grand machin. C'était une question de bon vouloir, il pouvait en réalité se montrer bien plus résistant.

Alors debout, Hunt ne pensait plus qu'à fuir face aux flammes, lui qui s'embêtait depuis le début à chercher un moyen d'affronter le Dieu -maintenant disparu. Les premiers à succomber fut les jeunes arbres verdoyants qui les entouraient, s'écroulant un à un jusqu'à ce l'un tombe à leurs pieds. Ce qui réveilla By. C'était le moment de se bouger. Il ramassa brutalement les lambeaux de son manteau fumant et se mit à tourner sur lui-même, enfonçant ses talons dans ce qui restait de verdure. Soudainement, une lourde branche craqua dans un bruit sourd, signe que les plus gros arbres tombaient à leur tour. Signe qu'il fallait courir. « On se bouge ! Maintenant ! » Finit-il en forçant sur sa voix rauque. Il fit avancer l'une puis l'autre d'abord, en appuyant d'une main ferme dans leur dos. Il les passer en première non pas pas acte de galanterie mais pour tout simplement prendre le temps de ramasser son briquet perdu dans les herbes. Que Pan vienne les retourner et il viendrait lui chatouiller le nez avec ça.

Accourant, il les rattrapa bien vite, repoussant les flammes avec son manteau jusqu'à refermer la marche. « Aller, aller, aller. Attend ! » Bordel, avec tout ça ils ne connaissaient même pas le nom de chacun. De toute manière, il s'adressait à celle qui ouvrait le pas pour qu'elle ralentisse. Et sans la prévenir, il passa devant elle deux pour être le premier à franchir les murs de flamme, qu'elles n'aient plus qu'à suivre. Et puis ce fut libre. L'air gonfla les poumons de l'homme avant qu'il ne s'écroule sur une plaine en essayant d'embrasser le vent frais. Bordel. Qu'importe où elles se trouvaient, il se dit que c'était le moment d'au moins savoir le nom de ses partenaires de galères. « Je me présente, Hunt. Mais tout le monde m'appel By. » Pour Bigby. Qu'importe si ce moment soit court ou bien la fin de leur périple, il fallait au moins ça.

Non mais il se prend pour qui l'autre à te donner des ordres ? C'est toi qui donnait les ordres !  « Sortez par le foi d'un dragon ! ». Tu voudrais être derrière pour les protéger d'un éventuel danger mais le grand type bizarre y est déjà et vous pousse. Et puis il vous donne des ordres de nouveau, passe à l'intérieur des flammes alors que tu voulais le faire ! C'est lui qui va devenir le héros ! N'importe quoi ! Tu pousses la jeune fille devant toi et lui dit de passer. Tu seras la dernière, ce sera encore plus héros, et lui c'est qu'un lâche. Tu commences à tousser, à cause de la fumée. Elle te pique les yeux. Non, tu es invincible! Tu ne peux pas avoir une faiblesse ! Elle finit par passer dans le mur de flamme. Elles deviennent plus grosses. Tu sautes entre les deux flammes. C'est bon, tu es à l'air libre. Une remarque fuse. Un bout de ton manteau brûle. Tiens. C'est vrai qu'il y a une odeur bizarre. Tu baisses les yeux. MEEEEEEEEEEEEEEEEERDE. Tu enlèves ton manteau en vitesse et piétine la zone enflammée. Tu le reprends. MAIS NON. NON. « mon grave swag manteau de pirate... . Tu te ressaisis. MAIS POURQUOI DONC SE SOUCIER D'UNE CHOSE AUSSI FUTILE HAHAHA ? ». Aïe. Nouvelle douleur à l'épaule. Tu grimaces mais ne dis rien. Un chevalier est invincible. Mais quand même, t'avais le seum, cette journée était fichtrement pourrite. Tu grommelles. vazy j'ai le seum quand même genre ma veste elle était grave bien elle est nickée par ce bâtard maintenant. » On est bien loin de ton vocabulaire châtié de chevalier. Le monsieur se présente. « Je me prénomme Chevalière Fauve ! Cependant vous pouvez me nommer Chevalière Sanning, Chevalière ou Maîtresse toute puissante ! Et ne vous en faites pas, je vous protégerai de ce monstre ! ». D'ailleurs, en parlant du monstre. Il sortait aussi de la forêt. Il semblait faible mais dans une fureur folle. il a détruit ma forêt... , murmure-t-il, IL A DÉTRUIT MA FORÊT ! , hurle-t-il. Il fonce sur vous. Tu te mets devant tes compagnons, sors ton épée. Le feu de la forêt commence à briller plus, dans la nuit tombante.