Les côtes du Lac à l'intérieur du volcan était plutôt paisible, le campement des Deasks n'étant pas loin, cet endroit faisait bon vivre. Le calme, je l'aimais particulièrement ce calme lorsque l'on s'éloignait légèrement du camp. Celui ci me berçait au rythme de la mélodie que je me fredonnais pendant que j'avançais jusqu'à l'endroit où j'avais soigneusement caché le matin même, mes vêtements. Je n'aimais pas la sensation que laissait le sable entre mes coussinets, j'évitais donc de trop m'approcher des rives, l'herbe chaud restait bien plus agréable. Et peu après avoir parcouru une dizaine de mètre, proche des petits buissons qui cachaient armes et vêtements, je m'installais et y posais alors ma proie. Celle que je trainais depuis l'endroit où je l'avais chassé. On pouvait voir qui se dissipait derrière moi une légère trace sanglante encore fraîche. Assez pour me suivre à la trace. Dans mes habitudes je ferai en sorte que ceci n'arrive pas, mais dans cette zone de l'île, la plus part savait que ce n'était que moi qui ramenait ma nourriture pour mon dîner.

J'étais allongé, une patte sur mon repas, griffes plantées à l'intérieur en observant le Lac, examinant les reflets du Soleil qui luisait sur celui-ci. Ma mâchoire était encore pleine de sang, que je léchais à fréquence régulière. Fredonnant encore cette mélodie, envoûtante était-elle, impossible même de la faire sortir de ma tête. Grognant lorsque je vis un petit lièvre sortir du buisson derrière moi. Totalement apeurés n'osant pas même bouger, c'est en lui faisant croire que j'allais le dévorer qu'il se mis à bondir de partout et fuya bêtement. Je ne pu m'empêcher de rire, ça m'avait tout l'air d'un comble. J'avais déjà le sosie parfait de Bambi sous la patte droite, je n'avais nul besoin d'avoir Panpan sous la patte gauche - et puis j'aime pas le lièvre pour le dîner, c'est meilleur pour se mettre en forme au matin.

La fin de journée s'annonçait longue, je pris alors la décision de faire une légère sieste tout en gardant un œil ouvert sur ma proie, afin de voir l'heure où la lune fera de moi un homme arriver plus rapidement. Bien qu'un bruit assourdissant perturbait mon sommeil et que les secondes que je comptais me paraissait extrêmement longue, j'essayais de ne pas y faire attention - des claquements d'eaux, sûrement des gosses qui jouent aux ricochets, rrrgh, je vais les laisser tranquille.