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Identification du Personnage
AGE •• 32 ans.
MÉTIER •• Messager et coursier.
TAILLE •• 1,84 m.
PHYSIQUE •• Abahel, ce n'est pas le plus grand même s'il a déjà une carrure honnête. Ce n'est pas le plus beau, le plus charismatique, le plus musclé ni le plus fort.
Des yeux bruns, des cheveux d'encre en bataille greffés sur cette caboche dure comme du bois.. Non, Ab' n'a pas grand chose qui le fasse sortir du lot, si ce n'est son bras gauche. Un bras gauche qu'on remarque tout de suite et dont certains peinent à détacher le regard tant il brille par son absence. Comme pour compenser, ce bras fantôche semble plus présent que l'autre qui pourtant est encore bien attaché à son propriétaire. D'ailleurs, le survivant est d'autant plus vigoureux qu'il doit porter pour deux.
Ab', il a le regard dur et bourru. C'est un peu comme un ours mal léché, la carrure en moins. Et son humeur sera pire que tout les jours de pluie ou de froidure : son moignon le lance, et la teigne grogne plus que jamais. D'ailleurs, à force de gronder pour un oui un non, sa voix a très souvent ce fond d'orage qui menace malgré des intonations calme. On peut l'entendre de loin jurer en hongrois, et derrière lui flotte légèrement son odeur de terre, comme pour s'accorder avec la thématique brune de son apparence.
A noter pour les petits téméraires qu'il possède deux dagues : l'une dans sa manche, l'autre attachée à sa ceinture.
CARACTÈRE •• Abahel, c'est la cocotte minute qui semble sur le point d'exploser à tout moment (et qui en meurt d'envie) mais qui garde un self-contrôl plutôt pas mal. Sauf si on compte les jurons en hongrois ou autre qu'il lance assez facilement, sauf si on compte son langage direct parsemé d'images de son cru. Malgré tout, si notre homme est austère et sauvage, ce n'est pas totalement un animal. Presque seulement. A priori, il ne tapera pas trop fort sans raison et se contentera le plus souvent d'un simple regard atomisateur (s'il avait ce pouvoir, bon nombre de gens seraient à présent un petit tas de cendre), ou a minima assez méfiant. Et si on lui bave sur les rouleaux, on y verra assez facilement son envie de vous faire manger votre dentier par l'anus, au sens le plus littéral qui soit.
Le hongrois est bien dressé, et sait bien se tenir quand il le veut. D'autant que le brun ne l'admettra pas à moins d'avoir bu, mais il aime un minimum la compagnie, il aime sa vie au campement, il aime les autres rebelles. Mais comme il ne boit pas, ne fume rien de relaxant (ni rien tout court d'ailleurs), bon courage pour lui faire avouer ce genre de "sentimentalisme baveux dégoulinant".
C'est un des trucs qui peut étonner, avec lui. Ab' a tout du look de baroudeur, les attitudes de durs à cuir.. Mais il ne boit pas, ne fume pas, est allergique aux poils de chien.. S'il accepte parfois une ou deux aventures, c'est sans jamais tolérer le moindre baiser sur ses lèvres non plus. Le cou, les joues, partout mais pas la bouche : c'est réservé aux vrais sentiments, cet endroit là. Bref, c'est un stéréotype du caïd, à quelques pixels prêts qui en ternissent l'image sauvage et burinée.
Après tout, même les manchots teigneux sont un peu humains.
PARCOURS •• Y a des gens qui ont une vie cool. Et tant mieux pour eux. Y a des gens qui ont une vie de merde, et c'est dommage. Tant pis pour eux. Y a pas vraiment à envier, ni à pleurer. Faut juste vivre, faut juste avancer.
Ab', il a grandi en Hongrie, et tout allait plutôt bien jusqu'à ses 15 ans. Des parents cools, une crise d'ado comme beaucoup d'autres en auront fait avant à coup de jurons so badass, de bracelet de force et de "Fuck tout le monde !" assez retentissant.
Sauf que y a un "mais", forcément. Lui, son "mais" prend la forme d'un tas de tôle froissé et fumant, de deux corps inanimé, d'un bras devenu fantôme. C'est moche, d'avoir un accident de la route. Surtout quand on y perd ses parents et son bras gauche. Surtout à quinze ans. Surtout avec un grand père radin qui veut le forcer à co-signer pour lui refiler l'héritage.
Ab', c'était déjà une teigne à la base. Ce n'était un secret pour personne qu'il avait sale caractère et que si on le chauffait, il faisait parler ses poings pour faire bouffer de la confiture de dent et faire ravaler les mots insolents avec. Ses amis le savaient, ils s'y étaient fait. Mais là.. Là, avec tout ça, le hongrois était juste devenu invivable. Sa hargne le rendait méchant, mauvais avec tout le monde, se déversait sans discernement ni répit. Une Teigne, avec un T majuscule et qui n'en finissait pas de vomir sa haine du monde sur tout le monde.
Il s'exile, Abahel. Faute de pouvoir se débarrasser d'un grand père aussi mauvais et déterminé que lui à recevoir tout l'héritage, il fugue et passe la frontière. De voyage en déroute, le jeune homme finit par atterrir dans un gang plus ou moins sordide où, faute de pouvoir en partir, il décide de se faire une place. Et avec le temps, pas mal de temps, et avec son ping rageux, on finit par l'y accepter comme étant un petit gars mauvais et plutôt utile. Le genre de mauvaise herbe bien pratique pour aller cogner sans trop poser de question ni d'état d'âme, le genre de cerbère docile tant qu'on lui donne de quoi se défouler. C'était sa vie, et ça lui permettait d'assouvir et de cultiver à la fois cette rage qui lui nouait les tripes.
Et puis y a eu ce niais insupportable et gluant d'affection : Jet. Un minet à la gueule d'ange et à la naiserie aussi tenace que la hargne du hongrois. Un pot de colle d'amour qui le suis comme un chiot pour le convaincre qu'il sera son ami un jour. Mais des amis, Ab' n'en veut pas. Qu'on le laisse avec sa haine, elle lui suffit amplement.
Pourtant, le temps aidant, la persévérance de Jet dans son stalkage trop affectueux fait effet. Abahel finit par s'habituer à lui, à le tolérer, à abandonner l'idée de le chasser. Et finalement, il l'accepte même, bien qu'il ne l'admit jamais avant d'arriver sur l'île.
Parce que ouais, bien sûr, y a l'île. L'île où il débarque sans savoir comment ni pourquoi, en clignant des yeux. L'île sans Jet, où il peut s'ouvrir des passages sans jamais pouvoir partir de ce foutu caillou flottant. L'île aussi où ce gugus mégalo' s'auto proclame le Dieu des autres. Dès qu'il entend ça, la position d'Abahel est claire : "Moi, j'suis athée et j'vous emmerde bien profond, j'virerais pas grenouille de bénitier pour vous baver d'amour sur les grolles."
Dès qu'il a pu, dès qu'il a su, le hongrois a rejoint les Deasks. Seul, il ne pourra rien. Mais avec cette bande là, ouais, il pourrait marave ce dieu d'opérette qui minaude et persifle autant que son grand père trop avare. Ouais, ça serait une bonne revanche et un bon moyen d'être libre. Et puis, bien qu'il ne l'admette pas facilement ni devant n'importe qui, le manchot considère les rebelles comme une sorte de famille. Des gens qu'il accepte et pour lesquels il veut bien faire des concessions et se battre à leur côté. Ne plus se la jouer solo, c'est une petite révolution, pour lui. Il est même devenu un entraîneur pour le corps à corps avec les recrues, nouvelles ou pas. Si on veut se friter pour se défouler, il n'y a qu'à aller le trouver. Même s'il s'est calmé, Ab' a toujours bien assez de hargne pour ça.
ANECDOTE •• Non, Ab' n'a jamais avalé de frelon, et Dei merci il a déjà assez de crasses de santés avec son bras absent qui le nargue. D'ailleurs, y a pas que les frelon qu'il n'aime pas : l'alcool aussi. Faut dire que la dernière fois qu'il en avait ingurgité.. Il était avec Jet, parce que le minet avait décidé qu'il voulait manger des crêpes en ville. Des crêpes, quoi. Et Ab' avait cédé, bien sûr. Après une semaine de harcèlement mignonnet, mais il avait cédé. Bref, comme souvent dans ces cas là, on mange, on boit, on fait durer la soirée.. Mais pour Ab' elle avait été fichtrement rentable : une bolée de cidre, et le voilà qui peinait à marcher droit.
Qui a dit que les baroudeurs tenaient forcément l'alcool ?