« I have a perfectly logical explanation for that. This is because fuck you. »
Identification du Personnage
AGE •• 19 ans.
MÉTIER •• Elle travaille dans une minuscule librairie où s'empilent en désordre des centaines de livres de toutes sortes. Des tas de choses à lire toute la journée, peu de clients... le bonheur quoi.
TAILLE •• Le mètre soixante semble être le plus haut qu'elle puisse espérer.
PHYSIQUE •• Apolline est une petite chose qu'on oublie bien vite. Cette fille qu'on verra passer dans la rue sans se retourner. On a du mal à mettre un âge sur son visage ovale. Si on devait réfléchir à la question, on lui donnerait probablement deux ou trois ans de moins. C'est son air fragile, peut-être. Elle a des origines, asiatiques sûrement, mais on a du mal à mettre le doigt dessus. On renonce.
Elle est pas comme vos critères de beauté, Apolline. Elle n'est pas bien grande, elle est trop mince, sans doute. Elle n'aime pas le sucre, elle n'aime pas le gras, elle trouve que manger est une perte de temps. Elle a les genoux noueux et les coudes pointus, elle se balance sur le bout de ses pieds, elle a toujours l'air de se marcher sur un fil, toujours prête à perdre l'équilibre. Prête à voler en petits éclats.
Apolline, elle serait jolie peut-être, dans une autre vie. Une vie où elle ferait vraiment attention à ce que voient les gens, une vie où un sourire pourrait passer sur son visage. Mais elle ne sourit pas, parce qu'elle ne sait pas comment faire, sans doute. Ou peut-être qu'elle n'aime pas le léger écart entre ses incisives de devant.
Apolline, elle n'aime pas grand chose chez elle. Ou plutôt, elle s'en fiche. Elle passe devant les miroirs sans leur accorder un regard. Avec le temps, elle a sûrement oublié à quoi elle ressemblait.
Elle a un style particulier, sans doute. Toujours à porter des robes et des jupes qui la font ressembler à un nuage, du bleu, du bleu, beaucoup de bleu. Et des étoiles, partout, sur ses vêtements, en boucles d'oreille, ou dessinées sur ses mains. Elle écrit tout le temps, sur ses mains, Apolline. Elle dit qu'écrire l'aide à réfléchir, alors sa peau est couverte de formules compliquées et de petites fusées. Et puis elle se fait les ongles en toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, pour éviter de les ronger. Elle a un peu l'air de sortir d'un autre monde, des fois. Ou une autre planète, plutôt.
CARACTÈRE •• Apolline, elle réussit l'exploit d'avoir la tête perdue au milieu des étoiles et les pieds ancrés sur Terre. Elle est terriblement logique, rationnelle. Elle croit au hasard, et pas au destin. Connaît des dizaines de décimales de pi. A vendu son âme à la science à l'âge de cinq ans, quand son père l'a emmené visiter une station spatiale.
Probablement qu'elle est trop intelligente, et que ça l'a gâchée. Elle a passé trop de temps à travailler à l'école, trop de temps à lire des encyclopédies sur l'espace, et elle a oublié que les enfants sortaient, regardaient des films et jouaient aux Playmobiles. Ça l'a rendue nerveuse, stressée, obsédée par la réussite. Et traumatisée à l'idée d'échouer.
Apolline a jamais très bien compris comment marchaient les gens. C'est comme si on avait vidé la partie de son cerveau réservée à la vie sociale et qu'on l'avait remplie par autre chose, des nombres et des racines carrées. Elle ne sait jamais ce qu'elle doit dire, si elle peut le dire, si il faut sourire, ce qui est drôle. En présence de plus de deux personnes, elle devient nerveuse, et se tait. Ce n'est pas de la timidité tant que de l'incompréhension. Elle dont l'esprit est si efficace quand il s'agit de résoudre des équations perd tous ses moyens quand on lui pose une question. Elle sait pas quand on se moque d'elle, ne pige pas l'ironie, bref, elle est nulle en relations humaines.
Mais bon, c'est pas pour ça que c'est une machine sans cœur et sans émotions. Des fois même, on dirait que c'est une humaine.
Elle est facilement impressionnée par les gens qui savent faire des choses qu'elle ne sait pas faire. Elle les regarde avec fascination, presque. Les gens passionnés la passionnent. Elle veut tout essayer, savoir tout faire, et ça la frustre de ne pas réussir.
PARCOURS •• C'est l'histoire d'un monsieur riche, qui épousa une dame riche. Ils vivaient dans l'un des quartiers les plus riches de Paris, dans un immeuble cher avec des voisins riches. Les deux gens riches eurent une fille, qu'ils appelèrent Apolline Hortense Félicité Madeleine, pour bien montrer qu'ils étaient parisiens et riches et cultivés, et que les gens parisiens et riches et cultivés avaient tous plein de prénoms.
C'est comme ça que commença la vie d'Apolline. Une vie sans éclat et sans pas de côté, bercé par l'attente de la perfection. Parce que chez les Choi, on ne se contente pas d'être dans la moyenne non. C'était le genre de parents à accrocher les premiers 10/10 de leur fille unique sur le frigo, et à encadrer ses bulletins. Puis de l'inscrire dans une école privée prestigieuse parce que « hors de question que notre fille côtoie le petit peuple ». Vous voyez le genre. Évidement, il fallait que plus tard elle devienne quelqu'un d'important avec un beau métier. Elle, elle savait pas trop. Elle se laissait vivre, guidée par les conseils de ses parents, et ni elle ni eux ne pensaient un instant qu'elle pourrait dévier de cette voie qui lui était tracée.
Apolline ne s'attacha pas. Elle n'eut pas d'amis dont se souvenir, pas d'histoire de cœurs, pas d'aventure trépidante.
Et puis elle cligna des yeux.
ANECDOTE •• Le jour où elle s'est coupée les cheveux. C'était à l'école primaire, quelqu'un lui avait collé un chewing-gum dedans. Les filles de sa classe l'arrosèrent de conseils pour le retirer, sans abîmer ses cheveux, qui à l'époque étaient longs et soyeux.
Le soir, elle prit ses ciseaux à bout rond et les coupa sans aucun état d'âme.