FEAT. JORIS
Loïs ne recevait jamais de messages. Quelques fois seulement, et ils venaient tous de la même personne. Son oncle, ou du moins elle l’imaginait ainsi. Comment pouvait-il en être autrement du fils de son grand-père, Hypnos ? Il s’agissait bien de Joris, ce jeune homme si attaché à sa nièce. En lisant son message, la fillette sourit. Elle était heureuse de revoir son oncle, même s’ils se voyaient assez fréquemment. Aussi, elle s’empressa d’aller à son lieu de rendez-vous, sans oublier évidemment sa bien-aimée peluche, qu’elle chérissait malgré son triste état. Elle ne pouvait pas la laisser au camp, ce serait un effort bien trop important pour son âme d’enfant. Ainsi, sa peluche au bras, elle se rendit à Dismal, comme le lui avait dit Joris. Le trajet ne fut pas bien long, bien que Loïs ait tendance à rester au camp sous la protection d’Eldur et ainsi n’ait pas beaucoup d’expérience de l’extérieur. Rapidement, elle put distinguer la chevelure de son oncle, et la grande toile sur laquelle il était assis. Au vu de tout ce qu’il avait posé à ses côtés, il n’avait pas fait les choses à moitié et avait fait de son mieux pour lui faire plaisir. Quoi rêver de mieux ? Pour Loïs, cette petite rêveuse, tout cela avait tout l’air d’un conte de fées, et elle se sentait comme une princesse, comme une privilégiée, c’était à peine si elle ne sentait pas le poids d’une tiare sur sa longue chevelure blond platine.

▬ Tonton Joris ! Tu fais un goûter royal ?

Elle accourut dans sa direction pour le prendre dans ses bras, froissant un peu sa robe au passage. Avec sa dégaine et ses vêtements, elle avait tout l’air d’une petite Alice au Pays des Merveilles, cependant cela, elle en avait l’habitude.

FEAT. JORIS
Lois ne supportait pas les contacts, c'était bien connu, et les seules conditions rendant possible le fait de toucher qui que ce soit, c'était que la fillette apprécie réellement énormément la personne avec laquelle elle entre en contact, et que ce soit elle qui fasse le premier pas. La seule raison pour laquelle elle n'était pas secouée de tremblements et ne pleurait pas en prenant Joris dans ses bras, c'était que la situation remplissait ces conditions. Cependant, cela ne l'empêchait pas de ressentir quelques frissons. Qui qu'elle touche, elle éprouvait toujours une sensation de mal-être, de gêne. Aussi lorsqu'elle s'assit, elle se mit à l'écart de son oncle bien-aimé, sachant qu'elle ne supporterait pas un deuxième contact. Cela ne l'empêcha en rien de regarder avec émerveillement ce qui trônait à ses côtés.

▬ Oui beaucoup ! Il y a teeellement de choses ! Je peux commencer par le chocolat chaud ? Il va refroidir sinon.

Elle attendit sa réponse, puis s'allongea pour attraper la tasse encore chaude, et la boire à petites gorgées. Le goût était si doux qu'elle frémit, et ses joues rougirent de chaleur. Elle n'avait pas l'habitude de goûter de telles choses. C'était généralement un luxe qu'elle ne pouvait pas se permettre. Toujours absorbée par son chocolat, Loïs leva légèrement les yeux vers la direction que lui indiquait son oncle, pour y découvrir une toute nouvelle peluche. Une que la fillette n'avait jamais vu auparavant, et qui était en bien meilleur état que celle qu'elle portait au bras depuis des années déjà. Émerveillée, elle mit sa tasse de côté, de peur de salir son cadeau, et attrapa la peluche, pour la serrer contre soi. Même si elle avait du mal avec le contact humain, elle n'en avait aucun lorsqu'il s'agissait de toucher un objet qu'elle appréciait.

▬ C'est... c'est... Il est trop beau ! Ils vont s'aimer je suis sûre ! Ma peluche sera plus toute seule ! Merci tonton !

Elle serra alors ses deux amis contre son corps, persuadée qu'ils s'entendraient bien. Car elle était persuadée qu'au final, les peluches avaient une âme et bougeaient lorsqu'elle ne les regardait pas.

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